Investissement et retraite

L’équilibre démographique influence l’inflation et les taux d’intérêt

L’équilibre démographique influence l’inflation et les taux d’intérêt

Le taux de fécondité dans les pays industrialisés a chuté au début des années 1970. Simultanément, l’espérance de vie n’a cessé de croître. Il y a donc de moins en moins de personnes en âge de travailler pour soutenir la portion de la population dépendante et consommatrice, soit celle âgée de moins de 15 ans et de plus de 65 ans.

Ce changement d’équilibre entre ceux qui produisent et ceux qui consomment aura des conséquences sur le niveau d’inflation et sur les taux d’intérêt.

 

Démographie et inflation

Les baby-boomers se dirigent rapidement vers leur retraite alors que la génération encore plus imposante des milléniaux entre sur le marché du travail. Puisque les différentes cohortes ont des comportements distincts en ce qui concerne leurs décisions d’épargne et de consommation, l’évolution démographique a une influence sur l’inflation et sur l’équilibre entre l’offre et la demande de capital.

Selon une étude produite par le FMI1 auprès de 22 pays développés entre 1955 et 2014, l’inflation se manifeste lorsque la portion de la population consomme davantage qu’elle ne produit, c’est-à-dire les jeunes et personnes âgées, est plus imposante que celle en âge de travailler. C’est ce qui se produit actuellement. Il y a moins de travailleurs pour fournir les besoins imposants de consommation en produits et services des autres cohortes, créant des pressions à la hausse sur les prix.

Les changements démographiques expliqueraient près d’un tiers des variations de l’inflation et l’essentiel de la direction de l’inflation.

 

Démographie et taux d’intérêt

Au cours des 20 dernières années, les boomers étaient au milieu de leur période d’accumulation de la richesse, expliquant en partie la direction baissière des taux d’intérêt. À mesure qu’ils quitteront le marché du travail, les boomers décaisseront graduellement leurs épargnes pour subvenir à leurs besoins croissants de consommation. En effet, les frais de santé ont généralement tendance à croître rapidement en vieillissant, ce qui explique la hausse des dépenses en fin de vie.

Par conséquent, la période où la proportion de la population âgée de 35 à 65 ans (les épargnants) était à son niveau le plus bas correspond au moment où les taux d’intérêt ont plafonné. En revanche, lorsque les épargnants étaient abondants, les taux d’intérêt fléchissaient, signifiant un surplus de capital disponible par rapport aux projets d’investissements en cours.

Aujourd’hui, la cohorte au sommet de sa vie professionnelle est petite relativement à celles dont la consommation surpasse les revenus. Les baby-boomers décaisseront leurs épargnes au même moment où une génération encore plus imposante devra emprunter pour fonder une famille, s’acheter une maison, des meubles, une voiture, etc. Ces changements devraient favoriser les créanciers au détriment des emprunteurs qui verront leur coût du capital s’élever.

 

1 Age and Inflation, http://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/2016/03/juselius.htm

Source : La Baisse des taux et de l’inflation prend de l’âge, AlphaFixe Capital, 16 mars 2018.